Découvrez, ci-dessous, l’article complet de Corse-Matin du jour concernant le futur Musée de Mariana :

Les premières fondations sont creusés pour une ouverture espérée à l’automne 2018. Hier, tous les partenaires, le ministère de la Culture en tête, se sont retrouvés à Lucciana pour faire le point sur l’avancement du projet.

Les crédits ont été sanctuarisés. Le premier coup de pioche a été donné, les principaux objets exhumés de la cité antique et médiévale restaurés, à l’exemple des bijoux en or et de la superbe mosaïque du baptistère de la cathédrale. Le projet de musée de site de Mariana « Prince Rainier III de Monaco » est sur les rails et devrait être inauguré dans un délai de deux ans.

Hier matin, autour du maire José Galletti, une séance de travail pour faire le point sur le degré d’avancement du dossier, s’est tenue à la Casa cumuna de Lucciana en présence de tous les partenaires, l’Etat (Laurent Hulot, directeur régional des affaires culturelles et Cécile Lautrain, directrice du service des Musées de France au ministère de la culture), la Collectivité Territoriale de Corse (Pierre-Jean Campocasso, responsable de la culture), Pierre-Louis Faloci, l’architecte lauréat du projet pour sa conception fluide et aérienne des bâtiments, ainsi que des représentants du conseil départemental de la Haute-Corse (François Geronimi et Valbert Grossi, directeurs des pôles actions territoriales et services techniques) et la président de l’association culturelle de Mariana, Lucile Gandolfi de la Piquelière.

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La priorité, recruter un conservateur :

Le conseil scientifique du projet muséographique a été installé et placé sous la présidence de Daniel Istria, archéologie et chercheur au CNRS. Mais les services de l’Etat ont exprimé une exigence, celle de s’attacher dans les meilleurs délais les services d’un conservateur dont la mission sera de superviser l’évolution des travaux, de valider la scénographie des expositions et de rendre les arbitrages pour le choix des objets qui seront exposés au public.

Une nouvelle réunion doit avoir lieu à la CTC au début du mois de novembre pour lancer la procédure de recrutement.

Si le financement est acquis, il faudra également prévoir le budget de fonctionnement pour le personnel (cinq à six salariés), la programmation des futures fouilles, car il y aurait encore beaucoup de trésors à exhumer, l’accueil des chercheurs, la poursuite des travaux de restauration, l’organisation des colloques historiques et scientifiques et des expositions temporaires, etc.

Une fois la collectivité unique opérationnelle, l’assemblée de Corse pourrait décider de créer un EPCC, un établissement public de coopération culturelle, pour gérer plus efficacement et de façon plus cohérente les différents musées de l’île dont plusieurs seront hérités des départements.

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La déviation de la route pour 2017 :

La sécurisation de la construction du musée et la perspective d’organiser les futurs accès pour le public jusqu’aux aires de stationnement (pour les cars et les voitures) passent par la déviation de la route départementale actuelle prévue déjà de longue date.

Les fouilles préventives à ce chantier réalisées par l’INRAP débuteront le 21 novembre pour s’achever à la fin du mois de février. Le contournement se fera dans la foulée sur une distance d’environ un kilomètre sous la responsabilité des services techniques du conseil départemental.

La procédure d’appel d’offres sera lancée dans quelques jours, et le coût des travaux s’élèvera à 2,3 millions d’euros, cofinancé par le Département et par la CTC. La réalisation du musée de site de Mariana, qui bénéficie du haut parrainage de la Principauté de Monaco avec laquelle Lucciana est jumelée, est, selon José Galletti, le maillon manquant dans la longue chaine du passé de la Corse, de l’Antiquité au Moyen âge, dans les autres musées de l’île.

Elle permettra surtout d’exposer enfin les précieux vestiges des fouilles, presque deux siècles après les premières découvertes. L’enjeu est aussi économique. Le site de Mariana attire une moyenne de 8 000 visiteurs. Le musée en espère dix fois plus.

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Dans les grandes lignes :

Le futur parc archéologique de Mariana, avec son accès, son parcours balisé et son aménagement paysager, va embrasser le site antique, la cathédrale paléochrétienne de la Canonica et l’église médiévale de San Parteo.

Le musée de site sera scindé en deux grands bâtiments. Le premier sera dédié à la conservation des objets exhumés ainsi qu’aux études et recherches pour les archéologues, les historiens et les universitaires. Le deuxième, en élévation sur pilotis, hébergera les espaces publics, l’accueil, l’exposition permanente (un millier d’objets sur les quelque 8000 répertoriés) sur deux niveaux (537m2), l’auditorium, la boutique…

Au total, la surface utile sera de 1 887m2.

Le coût a été estimé à 8,65 millions d’euros. Le financement se répartit comme suite :

PEI-Culture (43%),
Ville de Lucciana (20%)
CTC et ministère de la Culture (18,5% chacun)

Repères :

1863 : L’abbé Galletti dévoile les premiers vestiges visibles de la colonie romaine installée depuis le 1er siècle avant JC.

1936 : Louis Leschi, directeur des Antiquités de l’Algérie, et Albert Chauvel, architecte en chef des Monuments historiques, réalisent par sondages les premières recherches.

De 1959 à 1967 : Geneviève Moracchini-Mazel met au jour le premier complexe épiscopal de Mariana (Vème siècle)

Années 70 et 80 : Découverte de plusieurs nécropoles antiques.

2006 : Poursuite des fouilles avec des moyens terrestres et aériens de haute technologie.

2009 : Pose de la première pierre par SAS le Prince Albert II de Monaco

2011 : Visite du site par Frédéric Miterrand, ministre de la Culture. Le projet recevra peu après le label « Musée de France. »

2012 : Pierre-Louis Faloci est le lauréat du concours international d’architecture.

2014 : Deuxième campagne de l’INRAP (Institut National de Recherches Archéologiques Préventives) qui exhume plusieurs vestiges agricoles.

2016 : Démarrage du chantier prévu pour durer (théoriquement) 27 mois.

2018 : Ouverture du musée à l’automne.

J.M.RAFFAELLI pour CORSEMATIN