Canonica

colonie romaine1

Dans la  seconde moitié du  IIIe s. avant notre ère, la Corse fut le premier territoire hors d’Italie à être conquis par la puissance romaine. 150 ans plus tard, vers 100 avant Jésus-Christ, une colonie de citoyens romains fut déduite à Mariana. Elle prit le nom de son fondateur le général Caius Marius. Même si les sources juridiques qui nous sont parvenues ne le mentionnent pas de manière spécifique, il est vraisemblable que la création de Mariana ait eu lieu dans le cadre de la politique de fondation de colonies pour les vétérans de Marius qui était établie dans la lex Appuleia de maiestate de 103.

Cette agglomération bénéficiait d’une position privilégiée au cœur de la plaine côtière de la Marana, à proximité de l’embouchure du fleuve Golo et à moins de trois kilomètres de la mer et de l’étang de Biguglia. Tous les éléments étaient ici réunis pour faire de Mariana un pôle économique, une plaque tournante pour les échanges entre la Corse de l’intérieur et l’Italie toute proche, ainsi qu’avec le reste du monde méditerranéen.

Vers les IIe-IIIe siècle de notre ère, la ville s’étendait sur environ 20 hectares. Le territoire de la cité s’étendait dans la plaine littorale, peuplée par les Vanacini.

Les vestiges aujourd’hui visibles appartenaient à un quartier périphérique situé au sud de la cité. Ce dernier s’organisait autour d’une voie à portiques orientée est-ouest. Les activités artisanales et commerciales s’y concentraient autour d’un marché (en partie dégagé). Sur la voie à portiques, s’ouvraient également des résidences dont l’entrée était parfois magnifiée par des colonnes de briques. Certaines possédaient des sols mosaïqués.

Les nécropoles romaines (I Ponti, Murotondo-Palazzetto, san Parteo) étaient implantées aux abords immédiats de la ville, le long de voies qui desservaient la proche campagne et les installations agricoles (sites de Mezzana, Torra, Torricellamis au jour lors de la réalisation de la déviation de la route nationale sur le territoire communal). Le mausolée en briques de Palazzetto, encore en élévation, rappelle de que vastes espaces étaient ici réservés aux morts. Tout autour de lui, des monuments plus modestes et de simples stèles signalaient la présence de tombes à incinération ou, à partir du IIIe siècle, à inhumation.